La réforme de l’orthographe : évolution nécessaire ou nivellement par le bas ?

Les modifications sont censées suivre l’évolution de la langue française, et faciliter son apprentissage par les élèves. Il est important de «continuer à apporter à l’orthographe des rectifications cohérentes et mesurées qui rendent son usage plus sûr, comme il a toujours été fait depuis le XVIIe siècle et comme il est fait dans la plupart des pays voisins», expliquait l’Académie française dans son texte de 1990.

Sont concernés : l’accent circonflexe, souvent vestige d’un «s» qui a disparu avec l’évolution de notre langue. Le «chapeau» qui donne des migraines aux élèves en classe primaire ne sera plus obligatoire sur les lettres i et u, sauf quand il marque une terminaison verbale («qu'il fût»), sur les noms propres, ou quand il apporte une distinction de sens. «Mûr» conservera par exemple son accent pour ne pas le confondre avec «mur». Le verbe «s’entraîner» écrit avec un simple «i» sans accent ne sera en revanche plus considéré comme une faute.

Dans le viseur de l’Académie également, les traits d’union et les «ph». «Chauvesouris», «millepatte», «portemonnaie», ou «weekend» pourront s’écrire en un seul mot. Les sages ont aussi voulu simplifier des tournures orthographiques peu intuitives («ognon» au lieu d'«oignon», «nénufar» plutôt que «nénuphar») et corriger certaines anomalies ou rendre cohérents des mots d’une même famille (comme «souffler» et «boursoufler», ce dernier pouvant prendre deux «f»).

Autres changements : certains accents («cèleri», «crèmerie», «règlementaire», «sècheresse»), ou encore le participe passé, qui pourra devenir invariable dans le cas où le verbe «laisser» est suivi d’un infinitif (elle s’est laissé mourir, ils se sont laissé faire).

Au total, 2 400 mots ont subi un lifting, soit environ 4% du lexique de la langue française.

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6 du 24/02/2016 au 31/03/2016