Violences du 1er mai : la stratégie policière remise en question

La manifestation du 1er mai qui regroupait quelques 14 500 participants a été profondément marquée par les dégradations et violences exercées par les 1 200 militants radicaux, "black blocs." Voitures détruites, vitrines brisées, concessionnaire et restaurant incendiés : la liste des dégâts est longue. Malgré un très faible nombre de blessés, la stratégie policière est aujourd'hui pointée du doigt.

  • La première question qui se pose : le dispositif mis en place était-il réellement suffisant ? Près de 1 500 policiers et gendarmes étaient mobilisés et selon le préfet de police, Michel Delpuech, "c'était assez." Le syndicat majoritaire des gardiens de la paix, Alliance, a quant à lui indiqué que les autorités doivent "revoir en profondeur la doctrine du maintien de l'ordre et notamment le filtrage des participants en amont des manifestations." Rappelons que les filtrages avaient été mis en place le 1er mai 2017 mais dans le cadre de l'état d'urgence, ce dispositif étant possible uniquement en cas de menace terroriste.
  • La deuxième question qui se pose : la menace d'ultragauche avait-elle été correctement anticipée ? Quelques jours avant la manifestation, la Direction du renseignement de la préfecture de police prévoyait la présence de "500 à 1 000 militants de la mouvance contestataire radicale regroupés en black blocs." Or nous savons à présent qu'ils étaient près de 1 200 au milieu du pré-cortège de 14 500 personnes, rendant l'intervention des forces de l'ordre difficile par peur de "faire des dégâts collatéraux."
  • Troisième question qui se pose : pourquoi ne pas avoir arrêté les militants encagoulés en amont ? Selon Michel Delpuech : "Le problème c'est de savoir si on peut les interpeller. La liberté de manifester existe, la liberté d'aller et venir aussi."

Selon le Premier ministre, Edouard Philippe, "en aucun cas il n'y a eu défaillance de l'Etat." Il a d'ailleurs ajouté qu'il n'excluait pas de demander la dissolution "d'associations" pour éviter de nouvelles violences.

Suite à la manifestation, 283 personnes ont été interpellées, un "bilan judiciaire inédit" selon M.Delpuech. A l'issue des interpellations, 102 personnes avaient été placées en garde à vue mardi soir, 43 ont vu leur garde à vue prolongée mercredi soir et trois personnes devaient être déférées au palais de justice de Paris pour être présentées jeudi matin au parquet.

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Source image : Alain Jocard

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7 du 03/05/2018 au 30/09/2018